PAGE 5 - Rencontre avec Jules Jacquet - [Avril 2023]
« Ici Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique. La température extérieure est de -12,2°C, ce qui ici est un peu chaud pour la saison. […] En décembre 2022, j’ai entrepris un voyage avec la Compagnie Discrète et, parce qu’il risque d’être beau, j’aimerais vous le raconter. Objectif : une nouvelle création en novembre 2023. Accrochez-vous à vos moufles et bonnets ! Pour vous, je vais prendre tous les risques et me rendre au plus près de l’IJSBERG... »
|
Anaïs Andos, cheffe de bord : Hé salut Jules ! Dans la vie tu es musicien, comédien et metteur en scène. (Décidément, tout le monde est archi doué sur cet Ijsberg ou quoi ?!) Quel âge as-tu ?
Jules Jacquet : J’ai 29 ans. Peux-tu nous parler de ton rôle, sur cette création ? Oui, j’y suis musicien et comédien. J’avais déjà travaillé à la création musicale sur les précédents spectacles des Discrets (Play War et Horizon) mais depuis la régie. Cette fois, il y aura plusieurs nouveautés : je serai au plateau, j’interprèterai un personnage un peu à part et je jouerai de la musique en live. C’est super car c’est la première fois que j’ai l’occasion de mélanger théâtre et musique à ce point ! Quelle est ton histoire avec ces deux arts ? J’ai commencé le théâtre quand j’étais petit avec des cours amateurs, puis j’ai continué jusqu’à l’option théâtre du lycée Vaucanson qui m’a donné envie de tenter le conservatoire ! Ce que j’ai fait, pendant 5 ans après le lycée. La musique a toujours été présente aussi. J’ai fait six ans de batterie, deux ans de saxophone, un an de mix, de MAO… Le déclic a eu lieu au collège quand j’ai vu qu’on pouvait faire de la musique avec des ordinateurs ! Mon père avait téléchargé un logiciel pour faire de la musique et je me souviens avoir passé des heures et des heures à faire des trucs et des machins, des millions de morceaux nuls jusqu’à ce que ça devienne mieux. Depuis je n’ai jamais arrêté. |
|
Peux-tu nous parler de ton processus de création musicale pour Ijsberg ?
On a beaucoup profité des résidences en Suède et Norvège pour enregistrer les sons de la nature : le vent, les vagues, les pas dans la neige, des pierres qui s’entrechoquent, la glace qui craque... Je les réutilise ensuite soit de façon naturaliste pour illustrer des événements, ou bien je les transforme pour composer. Je préfère ces sons-là, en 3D et organiques, comparés aux sons des logiciels plus froids. C’est un procédé que j’utilise aussi beaucoup dans ma pratique personnelle. J’allonge, je rétrécie, je rends plus grave ou plus aigu : j’adore bidouiller le son !
Concrètement, qu’est-ce que tu fais ?
Dans Play War et Horizon, j’avais des pistes et des effets et tout plein de tops que je lançais depuis la régie, pour être au plus près du jeu très rythmique d’Alex et Adrien et leur petite dose d’impro. Ce n’est pas une façon de faire très répandue je crois mais elle permet que ce soit très vivant. Pour Ijsberg, l’objectif est de créer des choses que je vais pouvoir le plus possible jouer en vrai depuis la scène avec les contrôleurs, pad, clavier et micro. L’interaction entre la musique et les comédiens sera encore plus forte.
Quelles sont tes inspirations ?
Je pense à Bon Iver, Ólafur Arnalds, Alt-J, James Blake mais aussi et surtout à Björk ! Je suis en adoration devant pas mal de sa musique car j’ai l’impression qu’elle est très profonde, puissante et authentique. Visuellement, la nature, les paysages et les éléments m’inspirent aussi beaucoup par leurs textures. Ce qui est chouette avec ce projet, c’est que la musique que j’aime personnellement et celle que je fais pour Ijsberg se rejoignent intimement.
Jusqu’ici, quel moment t’a le plus marqué dans cette création ?
Pendant la résidence en Suède, on est entrés dans une église un peu par hasard alors qu’un petit groupe de choristes chantait. J’ai enregistré ces voix qui résonnaient, c’était trop beau…et aussi très bref car, ensuite, plein de gens sont entrés. Mais c’était un vrai cadeau de se trouver là, à ce moment.
Peux-tu me raconter un souvenir positif que tu as avec la nature ?
Lors de mon voyage en Islande, j’ai pu parcourir de nombreux endroits merveilleux, non-aménagés par les humains, bruts, intacts. J’y ai traversé des montagnes, plateaux, champs de lave, falaises, plages de sable noir et cratères… J’ai vraiment eu la sensation que ces éléments étaient en vie, qu’ils vibraient. J’étais heureux de me dire que ce territoire laissait assez de place et de silence pour que nous soient enfin audibles les battements de cœur des montagnes.
Le mot de la fin ?
Bascusberg ! Je ne sais pas si ce phénomène a un nom, mais j’ai appris que les icebergs se retournaient parfois… J’ai vu des vidéos, c’est incroyable et je trouve le symbole hyper fort. [Le mot bascusberg a été inventé lors de cet entretien, merci de votre indulgence.]
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique
Illustration - Jessica Fournier Doret
On a beaucoup profité des résidences en Suède et Norvège pour enregistrer les sons de la nature : le vent, les vagues, les pas dans la neige, des pierres qui s’entrechoquent, la glace qui craque... Je les réutilise ensuite soit de façon naturaliste pour illustrer des événements, ou bien je les transforme pour composer. Je préfère ces sons-là, en 3D et organiques, comparés aux sons des logiciels plus froids. C’est un procédé que j’utilise aussi beaucoup dans ma pratique personnelle. J’allonge, je rétrécie, je rends plus grave ou plus aigu : j’adore bidouiller le son !
Concrètement, qu’est-ce que tu fais ?
Dans Play War et Horizon, j’avais des pistes et des effets et tout plein de tops que je lançais depuis la régie, pour être au plus près du jeu très rythmique d’Alex et Adrien et leur petite dose d’impro. Ce n’est pas une façon de faire très répandue je crois mais elle permet que ce soit très vivant. Pour Ijsberg, l’objectif est de créer des choses que je vais pouvoir le plus possible jouer en vrai depuis la scène avec les contrôleurs, pad, clavier et micro. L’interaction entre la musique et les comédiens sera encore plus forte.
Quelles sont tes inspirations ?
Je pense à Bon Iver, Ólafur Arnalds, Alt-J, James Blake mais aussi et surtout à Björk ! Je suis en adoration devant pas mal de sa musique car j’ai l’impression qu’elle est très profonde, puissante et authentique. Visuellement, la nature, les paysages et les éléments m’inspirent aussi beaucoup par leurs textures. Ce qui est chouette avec ce projet, c’est que la musique que j’aime personnellement et celle que je fais pour Ijsberg se rejoignent intimement.
Jusqu’ici, quel moment t’a le plus marqué dans cette création ?
Pendant la résidence en Suède, on est entrés dans une église un peu par hasard alors qu’un petit groupe de choristes chantait. J’ai enregistré ces voix qui résonnaient, c’était trop beau…et aussi très bref car, ensuite, plein de gens sont entrés. Mais c’était un vrai cadeau de se trouver là, à ce moment.
Peux-tu me raconter un souvenir positif que tu as avec la nature ?
Lors de mon voyage en Islande, j’ai pu parcourir de nombreux endroits merveilleux, non-aménagés par les humains, bruts, intacts. J’y ai traversé des montagnes, plateaux, champs de lave, falaises, plages de sable noir et cratères… J’ai vraiment eu la sensation que ces éléments étaient en vie, qu’ils vibraient. J’étais heureux de me dire que ce territoire laissait assez de place et de silence pour que nous soient enfin audibles les battements de cœur des montagnes.
Le mot de la fin ?
Bascusberg ! Je ne sais pas si ce phénomène a un nom, mais j’ai appris que les icebergs se retournaient parfois… J’ai vu des vidéos, c’est incroyable et je trouve le symbole hyper fort. [Le mot bascusberg a été inventé lors de cet entretien, merci de votre indulgence.]
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique
Illustration - Jessica Fournier Doret
|
La Compagnie Discrète est portée par la Région Centre-Val de Loire.
ENGLISH / CONTACT / MENTIONS LÉGALES ET CONFIDENTIALITÉS / |
|
|