HORS-SÉRIE N°1 - La Puissance de l'imagination ou L'art de partager le mime - [Septembre 2023]
« Ici Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique. La température extérieure est de -12,2°C, ce qui ici est un peu chaud pour la saison. […] En décembre 2022, j’ai entrepris un voyage avec la Compagnie Discrète et, parce qu’il risque d’être beau, j’aimerais vous le raconter. Objectif : une nouvelle création en novembre 2023. Accrochez-vous à vos moufles et bonnets ! Pour vous, je vais prendre tous les risques et me rendre au plus près de l’IJSBERG... »
LA PUISSANCE DE L’IMAGINATION
ou
L’art de partager le mime
Aux éditions du Cahier d’exploration polaire et poétique
Par la Compagnie Discrète
Texte intégral
ou
L’art de partager le mime
Aux éditions du Cahier d’exploration polaire et poétique
Par la Compagnie Discrète
Texte intégral
|
Personnages
Adrien, comédien et artiste associé à la Compagnie Discrète Alexandre, comédien et artiste associé à la Compagnie Discrète Jacqueline, résidente Jeanne, résidente Annick, résidente Alain, résident Danielle, résidente Christiane, résidente Yvonne, résidente Colette, résidente Gisèle, résidente Diego, animateur de l’Ehpad des Pruneliers Anaïs, autrice La scène se déroule à Saint-Cyr-sur-Loire. |
Lucienne, résidente Marie-Thérèse, résidente Hélène, résidente Eliane, résidente Mary-Jane, résidente Christiane, résidente Yvette, résidente Françoise, résidente Nadine, résidente Simon, animateur de la résidence autonomie des Fosses Boissées Annick, correspondante NR |
ACTE PREMIER - SCÈNE PREMIÈRE
Adrien, Alexandre, Jaqueline, Jeanne, Annick, Alain, Danielle, Christiane, Yvonne, Colette, Gisèle, Diego, Anaïs
Le mercredi 13 septembre 2023, au deuxième étage de l’établissement flambant neuf des Pruneliers, tout ce petit monde se retrouve pour un atelier de mime donné par Adrien et Alexandre. Aujourd’hui, la doyenne du groupe a 99 ans, rien que ça ! Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour les premières fois et ça, je trouve que c’est une joyeuse nouvelle. Plus habitués aux ateliers avec les scolaires, les deux comédiens ne se laissent pourtant pas démonter et s’adaptent à leur public. Aujourd’hui, Alain est en fauteuil et d’autres résidentes ont des difficultés à marcher, l’atelier de mime se passera donc en position assise et ce sera très bien comme ça.
Après les présentations, ils expliquent brièvement ce qu’est le mime, évoquent les précédents spectacles de la Compagnie et notamment Horizon dont l’histoire se passe dans l’espace. « On fait plein de choses et votre imagination fait le reste » expliquent-t-ils. L’idée défendue par la Compagnie Discrète est simple : tout le monde peut faire du mime !
- Alors, ça vous dit d’essayer des petites choses ? demande Adrien.
- Moi je suis partante !
- Avec plaisir !
C’est ainsi que l’atelier commence, par un petit jeu expliqué par Alexandre. Le jeu consiste à se passer des balles. Oui, mais pas n’importe quelles balles ! Celles-là sont aussi colorées qu’imaginaires. La première balle que fait passer Alexandre est bleue, je la vois d’un beau bleu couleur océan mais c’est très personnel. La consigne, c’est de dire à voix haute la couleur de la balle quand on la passe à son voisin, histoire de ne pas se perdre parce que, bientôt, plusieurs balles vont être en circulation et dans les deux sens en plus.
- Moi c’est Gisèle. Vous c’est comment ?
- Bleu !
- Attention de ne pas perdre la boule, prévient Alain.
Les balles se mélangent, se croisent tant bien que mal. Au bout du compte, Alexandre reçoit une balle bleu-vert… Il n’en avait pas fait partir de cette couleur mais il faut bien se rendre à l’évidence qu’elle est là maintenant !
- Ça va ?
- Oui, j’en vois de toutes les couleurs ! sourit Alain.
C’est l’heure de passer au deuxième jeu, celui du cadeau. L’idée, c’est de mimer un objet, de s’en servir, que les autres participants trouvent de quoi il s’agit, et enfin de l’offrir à son voisin qui en fera autre chose. Adrien commence par un économe (super le cadeau…) mais c’était peut-être un peu difficile pour une première, alors il recommence et mime un ballon qu’il fait rebondir jusqu’à Christiane qui le transforme en album photo, album qui deviendra un magnifique collier. Alex en fait un livre et moi, une tablette de chocolat que je donne à Jacqueline qui elle aussi croque dedans à pleines dents. (Normal, c’était à la fleur de sel.) Miroir, allumette, chapeau, brosse à dents…
- Quelle marque le dentifrice ? demande Adrien à Danielle.
- Oh, je ne sais pas !
Mais Gisèle rebondit immédiatement et confie à Alexandre une astuce à propos du Polident. Charge à lui de s’en souvenir le moment venu. De son côté, Alain nous partage une interrogation qui le turlupine : « Mais, comment ils font, chez Signal, pour que les traits du dentifrice soient droits comme ça ?! »
Force est de constater que personne ici n’a la réponse à ce grand mystère. On poursuit donc avec une guitare, un arc et un canard : celui-là même qui vient d’être tiré à l’arc (RIP). Puis, il est carrément rôti et disposé sur la table, prêt à être mangé. Colette, elle rigole pas avec le mime, ni avec le canard d’ailleurs. De chat en parapluie, on arrive au dé à coudre qu’Alain mime très minutieusement. « Ce sont des histoires cousues de fil blanc ! » s’amuse l’amoureux des jeux de mots.
Il est 16 heures, l’atelier se termine et le goûter va commencer. Le vrai cette fois, avec de vraies choses à manger. Des sourires et des mercis confirment que se retrouver autour du mime nous a fait passer un bon moment !
Adrien, Alexandre, Jaqueline, Jeanne, Annick, Alain, Danielle, Christiane, Yvonne, Colette, Gisèle, Diego, Anaïs
Le mercredi 13 septembre 2023, au deuxième étage de l’établissement flambant neuf des Pruneliers, tout ce petit monde se retrouve pour un atelier de mime donné par Adrien et Alexandre. Aujourd’hui, la doyenne du groupe a 99 ans, rien que ça ! Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour les premières fois et ça, je trouve que c’est une joyeuse nouvelle. Plus habitués aux ateliers avec les scolaires, les deux comédiens ne se laissent pourtant pas démonter et s’adaptent à leur public. Aujourd’hui, Alain est en fauteuil et d’autres résidentes ont des difficultés à marcher, l’atelier de mime se passera donc en position assise et ce sera très bien comme ça.
Après les présentations, ils expliquent brièvement ce qu’est le mime, évoquent les précédents spectacles de la Compagnie et notamment Horizon dont l’histoire se passe dans l’espace. « On fait plein de choses et votre imagination fait le reste » expliquent-t-ils. L’idée défendue par la Compagnie Discrète est simple : tout le monde peut faire du mime !
- Alors, ça vous dit d’essayer des petites choses ? demande Adrien.
- Moi je suis partante !
- Avec plaisir !
C’est ainsi que l’atelier commence, par un petit jeu expliqué par Alexandre. Le jeu consiste à se passer des balles. Oui, mais pas n’importe quelles balles ! Celles-là sont aussi colorées qu’imaginaires. La première balle que fait passer Alexandre est bleue, je la vois d’un beau bleu couleur océan mais c’est très personnel. La consigne, c’est de dire à voix haute la couleur de la balle quand on la passe à son voisin, histoire de ne pas se perdre parce que, bientôt, plusieurs balles vont être en circulation et dans les deux sens en plus.
- Moi c’est Gisèle. Vous c’est comment ?
- Bleu !
- Attention de ne pas perdre la boule, prévient Alain.
Les balles se mélangent, se croisent tant bien que mal. Au bout du compte, Alexandre reçoit une balle bleu-vert… Il n’en avait pas fait partir de cette couleur mais il faut bien se rendre à l’évidence qu’elle est là maintenant !
- Ça va ?
- Oui, j’en vois de toutes les couleurs ! sourit Alain.
C’est l’heure de passer au deuxième jeu, celui du cadeau. L’idée, c’est de mimer un objet, de s’en servir, que les autres participants trouvent de quoi il s’agit, et enfin de l’offrir à son voisin qui en fera autre chose. Adrien commence par un économe (super le cadeau…) mais c’était peut-être un peu difficile pour une première, alors il recommence et mime un ballon qu’il fait rebondir jusqu’à Christiane qui le transforme en album photo, album qui deviendra un magnifique collier. Alex en fait un livre et moi, une tablette de chocolat que je donne à Jacqueline qui elle aussi croque dedans à pleines dents. (Normal, c’était à la fleur de sel.) Miroir, allumette, chapeau, brosse à dents…
- Quelle marque le dentifrice ? demande Adrien à Danielle.
- Oh, je ne sais pas !
Mais Gisèle rebondit immédiatement et confie à Alexandre une astuce à propos du Polident. Charge à lui de s’en souvenir le moment venu. De son côté, Alain nous partage une interrogation qui le turlupine : « Mais, comment ils font, chez Signal, pour que les traits du dentifrice soient droits comme ça ?! »
Force est de constater que personne ici n’a la réponse à ce grand mystère. On poursuit donc avec une guitare, un arc et un canard : celui-là même qui vient d’être tiré à l’arc (RIP). Puis, il est carrément rôti et disposé sur la table, prêt à être mangé. Colette, elle rigole pas avec le mime, ni avec le canard d’ailleurs. De chat en parapluie, on arrive au dé à coudre qu’Alain mime très minutieusement. « Ce sont des histoires cousues de fil blanc ! » s’amuse l’amoureux des jeux de mots.
Il est 16 heures, l’atelier se termine et le goûter va commencer. Le vrai cette fois, avec de vraies choses à manger. Des sourires et des mercis confirment que se retrouver autour du mime nous a fait passer un bon moment !
ACTE II - SCÈNE PREMIÈRE
Adrien, Alexandre, Lucienne, Marie-Thérèse, Hélène, Eliane, Mary-Jane, Christiane, Yvette, Françoise, Nadine, Simon, Annick, Anaïs
Le jeudi 14 septembre 2023, au rez-de-chaussée de la résidence des Fosses Boissées, un second atelier de mime est partagé avec de nouvelles personnes. En attendant que toutes les participantes soient là, Adrien et Alexandre parlent du mime, de leur mime. Ils expliquent que le spectacle qu’ils sont en train de créer, Ijsberg, ne durera pas 3 heures parce que le mime demande beaucoup d’attention au public. À l’instar des artistes sur scène, le public doit être tout le temps actif pour suivre l’histoire qui se joue et son imaginaire est très sollicité. Suite à une question d’Annick, on évoque aussi la différence entre le mime et le théâtre gestuel, et puis les cases dans lesquelles on veut toujours tout ranger en France… Eux, ils ne rentrent même pas tout le temps dans la case mime parce qu’ils font du mime cartoon, c’est-à-dire qu’ils ajoutent des bruitages aux gestes.
Au moment où Adrien propose le programme, à savoir une petite initiation au mime, une chaise qui recule se fait entendre. Mais les deux comédiens rassurent vite les participantes : « Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas difficile, ce sont des jeux. Pour faire du mime, vous n’avez besoin que d’une seule chose : un corps ! »
Comme hier, l’atelier débute avec les balles. La bleue a fait le premier tour sans difficultés. « Parfait ! Maintenant, on va essayer d’y croire à cette balle. Elle a un poids, une forme… Il faut l’imaginer pour pouvoir faire les gestes en conséquence. » Grâce à cette indication d’Alexandre, les gestes sont plus minutieux. C’est une vraie balle imaginaire qui passe de mains en mains, plus seulement une couleur prononcée à haute voix. Puis, le jeu se corse un peu. Adrien envoie une balle bleue, puis une rouge, puis une jaune mais dans l’autre sens. Elles reviendront (presque) toutes à l’envoyeur.
On poursuit ensuite avec le jeu du cadeau où de nouveaux objets vont naître, tout droit sortis de l’imagination des participantes. Un cahier, une fleur, un tricot, une assiette de macarons… Souvent, une fois que le reste du groupe a trouvé de quoi il s’agit, la personne qui mime arrête tout d’un coup, bien contente d’avoir réussi et comme on la comprend. Oui, sauf que ! Adrien a l’œil. « Une fois que vous avez mimé quelque chose, ce quelque chose a été créé, il existe pour nous, on le voit. Donc si vous arrêtez tout d’un coup, il tombe ! »
Attention donc, les images chaotiques qui suivent peuvent heurter la sensibilité des plus fragiles : l’assiette de macarons (vide) se brise littéralement par terre, un bébé tout juste tendrement bercé s’évapore tandis qu’un chien s’enfuit par la fenêtre laissée ouverte… Bref, quand on se met à vraiment visualiser ce qui a été créé puis laissé à l’abandon, c’est vrai qu’il flotte comme un air d’apocalypse !
Les objets mimés sont aussi l’occasion de se remémorer des souvenirs et de les raconter. Comme Lucienne, Lulu, et la pêche à la ligne de son mari. Je souris parce que certaines participantes ne peuvent pas s’empêcher de décrire à haute voix les gestes qu’elles font. D’autres encore débordent un peu de la consigne de départ et nous racontent des histoires entières ! C’est vrai ça, pourquoi cueillir uniquement des fruits alors qu’on peut ensuite en faire de la confiture ? Et puis le linge, c’est bien joli de le détendre, mais il ne va pas se recoudre ni se repasser tout seul… Tout à coup, Adrien est catastrophé ! « Vous avez réussi à prendre ça à pleines mains ?! » Il s’agissait de frites baignant encore dans l’huile bouillante. Bah oui mais bon, quand on a faim… « C’est puissant l’imagination ! » conclut Alexandre.
Avant de terminer le tour, Simon passe l’aspirateur alors Adrien lève les pieds, naturellement. Et c’est déjà le moment de se dire au revoir.
- Merci beaucoup !
- On s’est bien amusées.
- Ça fait du bien !
Ces tendres mots enrobés de sourires rebondissent un instant sur les murs avant de stopper leur course dans les poches d’Alexandre et Adrien qui, précieusement, les emmènent avec eux.
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique
Adrien, Alexandre, Lucienne, Marie-Thérèse, Hélène, Eliane, Mary-Jane, Christiane, Yvette, Françoise, Nadine, Simon, Annick, Anaïs
Le jeudi 14 septembre 2023, au rez-de-chaussée de la résidence des Fosses Boissées, un second atelier de mime est partagé avec de nouvelles personnes. En attendant que toutes les participantes soient là, Adrien et Alexandre parlent du mime, de leur mime. Ils expliquent que le spectacle qu’ils sont en train de créer, Ijsberg, ne durera pas 3 heures parce que le mime demande beaucoup d’attention au public. À l’instar des artistes sur scène, le public doit être tout le temps actif pour suivre l’histoire qui se joue et son imaginaire est très sollicité. Suite à une question d’Annick, on évoque aussi la différence entre le mime et le théâtre gestuel, et puis les cases dans lesquelles on veut toujours tout ranger en France… Eux, ils ne rentrent même pas tout le temps dans la case mime parce qu’ils font du mime cartoon, c’est-à-dire qu’ils ajoutent des bruitages aux gestes.
Au moment où Adrien propose le programme, à savoir une petite initiation au mime, une chaise qui recule se fait entendre. Mais les deux comédiens rassurent vite les participantes : « Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas difficile, ce sont des jeux. Pour faire du mime, vous n’avez besoin que d’une seule chose : un corps ! »
Comme hier, l’atelier débute avec les balles. La bleue a fait le premier tour sans difficultés. « Parfait ! Maintenant, on va essayer d’y croire à cette balle. Elle a un poids, une forme… Il faut l’imaginer pour pouvoir faire les gestes en conséquence. » Grâce à cette indication d’Alexandre, les gestes sont plus minutieux. C’est une vraie balle imaginaire qui passe de mains en mains, plus seulement une couleur prononcée à haute voix. Puis, le jeu se corse un peu. Adrien envoie une balle bleue, puis une rouge, puis une jaune mais dans l’autre sens. Elles reviendront (presque) toutes à l’envoyeur.
On poursuit ensuite avec le jeu du cadeau où de nouveaux objets vont naître, tout droit sortis de l’imagination des participantes. Un cahier, une fleur, un tricot, une assiette de macarons… Souvent, une fois que le reste du groupe a trouvé de quoi il s’agit, la personne qui mime arrête tout d’un coup, bien contente d’avoir réussi et comme on la comprend. Oui, sauf que ! Adrien a l’œil. « Une fois que vous avez mimé quelque chose, ce quelque chose a été créé, il existe pour nous, on le voit. Donc si vous arrêtez tout d’un coup, il tombe ! »
Attention donc, les images chaotiques qui suivent peuvent heurter la sensibilité des plus fragiles : l’assiette de macarons (vide) se brise littéralement par terre, un bébé tout juste tendrement bercé s’évapore tandis qu’un chien s’enfuit par la fenêtre laissée ouverte… Bref, quand on se met à vraiment visualiser ce qui a été créé puis laissé à l’abandon, c’est vrai qu’il flotte comme un air d’apocalypse !
Les objets mimés sont aussi l’occasion de se remémorer des souvenirs et de les raconter. Comme Lucienne, Lulu, et la pêche à la ligne de son mari. Je souris parce que certaines participantes ne peuvent pas s’empêcher de décrire à haute voix les gestes qu’elles font. D’autres encore débordent un peu de la consigne de départ et nous racontent des histoires entières ! C’est vrai ça, pourquoi cueillir uniquement des fruits alors qu’on peut ensuite en faire de la confiture ? Et puis le linge, c’est bien joli de le détendre, mais il ne va pas se recoudre ni se repasser tout seul… Tout à coup, Adrien est catastrophé ! « Vous avez réussi à prendre ça à pleines mains ?! » Il s’agissait de frites baignant encore dans l’huile bouillante. Bah oui mais bon, quand on a faim… « C’est puissant l’imagination ! » conclut Alexandre.
Avant de terminer le tour, Simon passe l’aspirateur alors Adrien lève les pieds, naturellement. Et c’est déjà le moment de se dire au revoir.
- Merci beaucoup !
- On s’est bien amusées.
- Ça fait du bien !
Ces tendres mots enrobés de sourires rebondissent un instant sur les murs avant de stopper leur course dans les poches d’Alexandre et Adrien qui, précieusement, les emmènent avec eux.
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique