JOUR 2 - Rencontre avec Alexandre Finck - [Janvier 2023]
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« Ici Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique. La température extérieure est de -12,2°C, ce qui ici est un peu chaud pour la saison. […] En décembre 2022, j’ai entrepris un voyage avec la Compagnie Discrète et, parce qu’il risque d’être beau, j’aimerais vous le raconter. Objectif : une nouvelle création en novembre 2023. Accrochez-vous à vos moufles et bonnets ! Pour vous, je vais prendre tous les risques et me rendre au plus près de l’IJSBERG... »
Anaïs Andos, cheffe de bord : Bonjour Alex, tu es comédien, metteur en scène et artiste associé à la Compagnie Discrète, wow ! Mais quel âge as-tu ? Alex Finck : J’ai 35 ans. Super ! Merci. Rendez-vous dans un mois pour la prochaine rencontre... Plus sérieusement, peux-tu me raconter ta rencontre avec le théâtre ? |
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J’ai découvert le théâtre en 6ème par hasard ! A l’époque, l’un de mes potes allait à l’atelier théâtre à la pause de midi. Il nous disait de venir avec lui mais on trouvait ça tout pourri, on s’imaginait des vieilles perruques poussiéreuses à bouclettes... Et un jour a eu lieu l’enfumade du siècle : il nous a dit que l’atelier organiserait un voyage de trois semaines en Irlande. Alors on y est allés, on s’est inscrits et bien sûr, il n’y a pas eu de voyage... mais le théâtre m’a plu !
Et vous ne vous êtes plus jamais quittés ?
Au lycée, ça commençait vraiment à me plaire, je sentais que ça me prenait aux tripes. J’ai cumulé les options facultatives et je faisais partie d’un groupe amateur qui se réunissait chaque jeudi soir. J’adorais ça ! C’est à cette période que je me suis rendu compte que c’est ce que je voulais faire. Tout ça grâce à un escroc...
Tu as ensuite rencontré Adrien ?
Oui, on s’est rencontrés au Conservatoire à un moment où le mime me passionnait déjà. Un jour, pour le cours de clown, il m’a proposé de faire un numéro de mime ensemble. Ça nous a fait marrer et c’est comme ça qu’est né ce qui est devenu Play War. De mon côté, j’avais aussi un projet de mime solo mais j’ai trouvé notre duo tellement puissant que j’ai inclus Adrien dans ce spectacle qui est devenu Le son du silence.
Et paf, vous créez la Compagnie Discrète ?
Après le Conservatoire j’ai d’abord été pris à l’ERAC. Mais avant de partir chacun de notre côté (Adrien au Québec et moi à Cannes), on s’est dit : « Ok, rendez-vous dans trois ans après l’école pour créer une compagnie ! » Et trois ans plus tard, en 2014, c’est ce qu’on a fait.
Qu’est-ce qui te plaît dans le mime ? Quelles sont tes inspirations ?
Dès le lycée, je me suis aperçu que j’avais un corps qui faisait rire et, instinctivement, je faisais plus de trucs corporels. C’est à ce moment que j’ai découvert Charlie Chaplin, Jacques Tati, les Deschiens, Courtemanche, le mime Marceau... J’ai trouvé ça magique. Plus tard, Philippe Caubère a vraiment été un déclic car, plus jeune, je cloisonnais tout : le mime, le théâtre, le théâtre comique... Caubère, il mélangeait tout ! Grâce à lui j’ai vu que c’était possible, ça a été très libérateur.
Comment IJSBERG s’inscrira-t-il dans votre parcours ?
Avec les précédents spectacles, on était plus dans les codes du cinéma. Là on change de registre pour aller vers quelque chose de plus poétique, proche du conte. Je ne vois pas ça comme une rupture
mais plutôt comme une évolution. En tant qu’artistes on a envie de nouvelles choses et d’aller plus loin, c’est normal.
Quel est ton souvenir le plus marquant concernant cette création jusqu’ici ?
Ce qui me marque et me fait plaisir, ce sont les bonds hyper rapides qu’on fait lors de chaque résidence ! A chaque fois, on a une idée super qui finit par arriver comme une évidence. Avec l’expérience, on se connait par cœur avec Adrien, on a un savoir commun et on sait comment on fonctionne, donc on prend tous les raccourcis. C’est efficace et très satisfaisant !
Quelles émotions as-tu envie de partager avec les spectateurs ?
J’ai envie qu’ils rigolent, ça c’est sûr. Même si le sujet n’est pas forcément drôle, je pense que le message passe mieux de cette façon... J’aimerais qu’ils soient touchés en les amenant à réfléchir et ressentir les choses d’un autre point de vue. J’ai aussi envie qu’ils se sentent bien, qu’on passe un moment agréable.
Comment te sens-tu par rapport à l’urgence du réchauffement climatique ?
Je suis assez pessimiste pour l’Homme mais plutôt optimiste pour la planète sur le long terme, je pense qu’elle va se débarrasser des Hommes et finir par se rééquilibrer.
Peux-tu me raconter un souvenir positif que tu as avec la nature ?
Un automne en classe de maternelle, nous sommes allés récolter des feuilles d’arbres pour faire un herbier. Je me souviens l’air frais de cette forêt orange bienveillante. La lumière du matin sous un ciel bleu mettait en évidence toute la beauté de ce lieu où je me sentais si bien. Depuis, j’ai toujours aimé la forêt et, plus tard, j’y ai passé de longues heures à construire des cabanes avec mes frères.
Le mot de la fin ?
Empathie. Car je trouve que c’est ce qui nous manque cruellement.
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique
Illustration - Jessica Fournier Doret
Et vous ne vous êtes plus jamais quittés ?
Au lycée, ça commençait vraiment à me plaire, je sentais que ça me prenait aux tripes. J’ai cumulé les options facultatives et je faisais partie d’un groupe amateur qui se réunissait chaque jeudi soir. J’adorais ça ! C’est à cette période que je me suis rendu compte que c’est ce que je voulais faire. Tout ça grâce à un escroc...
Tu as ensuite rencontré Adrien ?
Oui, on s’est rencontrés au Conservatoire à un moment où le mime me passionnait déjà. Un jour, pour le cours de clown, il m’a proposé de faire un numéro de mime ensemble. Ça nous a fait marrer et c’est comme ça qu’est né ce qui est devenu Play War. De mon côté, j’avais aussi un projet de mime solo mais j’ai trouvé notre duo tellement puissant que j’ai inclus Adrien dans ce spectacle qui est devenu Le son du silence.
Et paf, vous créez la Compagnie Discrète ?
Après le Conservatoire j’ai d’abord été pris à l’ERAC. Mais avant de partir chacun de notre côté (Adrien au Québec et moi à Cannes), on s’est dit : « Ok, rendez-vous dans trois ans après l’école pour créer une compagnie ! » Et trois ans plus tard, en 2014, c’est ce qu’on a fait.
Qu’est-ce qui te plaît dans le mime ? Quelles sont tes inspirations ?
Dès le lycée, je me suis aperçu que j’avais un corps qui faisait rire et, instinctivement, je faisais plus de trucs corporels. C’est à ce moment que j’ai découvert Charlie Chaplin, Jacques Tati, les Deschiens, Courtemanche, le mime Marceau... J’ai trouvé ça magique. Plus tard, Philippe Caubère a vraiment été un déclic car, plus jeune, je cloisonnais tout : le mime, le théâtre, le théâtre comique... Caubère, il mélangeait tout ! Grâce à lui j’ai vu que c’était possible, ça a été très libérateur.
Comment IJSBERG s’inscrira-t-il dans votre parcours ?
Avec les précédents spectacles, on était plus dans les codes du cinéma. Là on change de registre pour aller vers quelque chose de plus poétique, proche du conte. Je ne vois pas ça comme une rupture
mais plutôt comme une évolution. En tant qu’artistes on a envie de nouvelles choses et d’aller plus loin, c’est normal.
Quel est ton souvenir le plus marquant concernant cette création jusqu’ici ?
Ce qui me marque et me fait plaisir, ce sont les bonds hyper rapides qu’on fait lors de chaque résidence ! A chaque fois, on a une idée super qui finit par arriver comme une évidence. Avec l’expérience, on se connait par cœur avec Adrien, on a un savoir commun et on sait comment on fonctionne, donc on prend tous les raccourcis. C’est efficace et très satisfaisant !
Quelles émotions as-tu envie de partager avec les spectateurs ?
J’ai envie qu’ils rigolent, ça c’est sûr. Même si le sujet n’est pas forcément drôle, je pense que le message passe mieux de cette façon... J’aimerais qu’ils soient touchés en les amenant à réfléchir et ressentir les choses d’un autre point de vue. J’ai aussi envie qu’ils se sentent bien, qu’on passe un moment agréable.
Comment te sens-tu par rapport à l’urgence du réchauffement climatique ?
Je suis assez pessimiste pour l’Homme mais plutôt optimiste pour la planète sur le long terme, je pense qu’elle va se débarrasser des Hommes et finir par se rééquilibrer.
Peux-tu me raconter un souvenir positif que tu as avec la nature ?
Un automne en classe de maternelle, nous sommes allés récolter des feuilles d’arbres pour faire un herbier. Je me souviens l’air frais de cette forêt orange bienveillante. La lumière du matin sous un ciel bleu mettait en évidence toute la beauté de ce lieu où je me sentais si bien. Depuis, j’ai toujours aimé la forêt et, plus tard, j’y ai passé de longues heures à construire des cabanes avec mes frères.
Le mot de la fin ?
Empathie. Car je trouve que c’est ce qui nous manque cruellement.
Anaïs, cheffe de bord du Cahier d’exploration polaire et poétique
Illustration - Jessica Fournier Doret